Le destin exceptionnel dun homme complexe : la formule pourrait caractériser la vie et la personnalité de François Mitterrand, et laisse entendre combien il est difficile de cerner un homme si contrasté ainsi que son action politique. Et ce dautant plus que lhomme est très secret, protégeant farouchement sa vie privée, passée et présente, éludant les questions, nhésitant pas à laisser utiliser des moyens réprouvés, comme les écoutes téléphoniques. Le goût du secret est rarement dissociable de la méfiance : le président se méfie, par exemple des services de renseignements et de sécurité, quil double dune cellule ad hoc à lÉlysée. Il ne se confie guère à ses collaborateurs, quil met souvent en concurrence, sans le leur dire, quant il sagit détudier un dossier délicat-François MITTERRAND-Jentends dabord en débattre avec les partenaires sociaux dont jai dit que je les rencontrerai aussitôt que je serai élu Président de la République entreprise par entreprise, sil le faut, mais branche par branche, en tout cas. Une page dHistoire qui se tourne. Cette journée du 17 mai commence par un détour à Colombey-les-Deux-Eglises. Passage presque obligé pour le gaulliste Chirac, qui vient tout juste dêtre élu. Il est 11 heures lorsquil arrive au palais de lElysée. Certaines des premières mesures du président Chirac sont mal comprises. Dès le 13 juin, il annonce la reprise des essais nucléaires, que la France ne pratiquait plus depuis 1992. Sept tirs sont réalisés, suscitant un mouvement de protestation international. Quatorze ans plus tard, dans ses mémoires, Jacques Chirac sindignera encore des réactions dhostilité dans certaines capitales étrangères, où lon accepte mal que notre pays conserve toute son influence dans le Pacifique sud. Sur le plan économique, confronté à de larges déficits, le président élu sur le thème de la fracture sociale fait le choix de la rigueur en prenant la résolution immédiate de corriger le tir au prix de mesures forcément impopulaires, mais dont leffet ne peut quêtre bénéfique pour lavenir de la nation. A lautomne, les projets du gouvernement rencontrent une forte opposition. Jacques Chirac et Alain Juppé voulaient réformer les retraites et la sécurité sociale. Le plan Juppé recueille lhostilité des grandes centrales syndicales, à lexception de la CFDT de Nicole Notat. Partout en France, entre le 24 novembre et le 15 décembre, les transports sont paralysés et les grandes administrations sont à larrêt. Le mouvement cesse lorsque le gouvernement recule sur la réforme des régimes spéciaux de retraites et sur celle des retraites de la fonction publique. La popularité de lexécutif sest effondrée et la crédibilité du gouvernement a été durement éprouvée. Pour Jacques Chirac, cependant, tout na pas été perdu. Peu importe de paraître reculer momentanément sur un point précis sil sagit de préserver dimportantes avancées sur tout le reste. Le 15 décembre, le gouvernement annonce que la réforme des retraites de la fonction publique et celle des régimes spéciaux sont différées. Elles seront réalisées par mon gouvernement en 2003 pour la grande majorité des fonctionnaires, et par celui de mon successeur, en 2008, pour les régimes spéciaux. Quant aux autres composantes du plan Juppé, loin davoir été abandonnées comme on a voulu le faire croire, elles sont adoptées par le Parlement le 20 décembre et mises en application lannée suivante, écrira-t-il en 2011. Il nempêche : le septennat est bien mal engagé et dès la rentrée 1996, Alain Juppé sent quil ne peut plus rester à Matignon. Le programme quil publie, intitulé La Décennie du renouveau, propose dassurer la continuité dune entreprise engagée depuis mars 1986. Edouard Balladur, numéro deux du gouvernement, tient le centre libéral. Charles Pasqua, ministre de lintérieur, occupe le flanc droit, face au Front national. Philippe Séguin, ministre des affaires sociales, un temps proche de certains barristes à lAssemblée nationale, ressuscite le gaullisme de gauche. Le dispositif chiraquien est large. François Mitterrand devait-il, au moins en partie, son accession à la présidence de la République en 1981 à Jacques Chirac? Lhistoire veut en effet que le candidat du RPR a discrètement fait passer la consigne à ses troupes de voter pour le socialiste au second tour de la présidentielle, contre le sortant Giscard dEstaing. Pour la dernière fois, François Mitterrand sadresse aux Français en tant que président de la République, pour les traditionnels vœux du 31 décembre. Declaration last week Chancellor Kohl and Presi de n t Mitterrand s p o k e of a confederation encompas si n g the w h ole European continent. Le second tour a amplifié encore ce phénomène de polarisation, jouant des dissensions à Droite, et des reports substantiels de votes protestataires qui sétaient portés sur J.M. Le Pen au LArtiste : surnom trouvé par, au lendemain de sa réélection de 1988. 4 juillet 1993. Jean-Pierre Bernès écroué dans laffaire Valenciennes-OM. Le durcissement communiste de janvier est interprété par les commentateurs comme une réponse à lannulation par le de la révision des dans vingt communes communistes où avait été entreprise une campagne de démarchage pour inciter les habitants à sinscrire. Il fait suite, aussi, à une contre-offensive des socialistes. Dans les jours précédents, François Mitterrand avait dit de Georges Marchais et de Valéry Giscard dEstaing quils étaient copains comme cochons, et avait décrit le PCF comme étant le seul allié du Président. 84 F. Mitterrand, Ma part de vérité, LUnité, 266, le 14 octobre 1977, p 21.
Valéry GISCARD DESTAING-Alors, monsieur MITTERRAND a parlé avec émotion, et je le comprends, jai la même que lui, du problème du chômage, il en a parlé, jai agi, il y a plusieurs années que nous travaillons sur ce problème et que nous avons pris un certain nombre dinitiatives. Peut-être que M. MITTERRAND na pas entendu parler des pactes nationaux pour lemploi, il y en a eu trois successifs auxquels ont été associés les entreprises, les syndicats, qui ont permis de placer de nombreux jeunes. 5 mars 1993. Cyril Collard Les Nuits fauves meurt du sida. Pour en savoir plus, voir les articles,, 6.2. La continuité en politique étrangère Pendant la campagne, il a été élu à la tête de la FGDS. Un an plus tard, il conclut un pacte le avec le Parti communiste, geste significatif puisquil ny en a plus eu entre socialistes et communistes depuis leur rupture en 1920 à lexception de 1934 pour le futur. Aux qui suivent, cette alliance se traduit par un vrai succès car la majorité gaulliste nest conservée que dun siège tandis que le CIR passe dun seul député lui-même à seize. Pourtant, elle nest pas acceptée par la SFIO de et met donc fin de la FGDS au bout de dix-huit mois. 17 mai 1995 : à bord de la Citroën SM présidentielle, Jacques Chirac salue la foule des Champs-Elysées. ERIC FEFERBERG AFP..ideologically speaking, they les socialistes have undergone a change as profound as the Communists have electorally. In the 1981 presidential election, they argued for a move leftward, which Mitterrand strongly endorsed. Today the partys economic platform seems to owe more to Keynes than to Marx. That results in part from the surprisingly broad-based rejection of Marxism by leftist French intellectuals. But the only replacement ideology these thinkers have come up with is doubt that there are grand solutions for any problems. Likewise, the Socialist Party has come up with no particularly coherent program other than to stop the right from continuing its momentum for privatization and deregulation. But what the party stands for or against meant little in this election, because Mitterrand ran a personal campaign-capitalizing on his role as Tonton Uncle François-and his was a personal victory. The question now : How well can he govern? As the French head toward 1992, when all remaining trade barriers among members of the European Economic Community are eliminated, his skills will be tested as never before..Mitterrand a circonscrit le débat présidentiel en posant que tout le monde avait échoué notamment devant le chômage, donc quil ny avait pas de raison de se priver de lui. Aucun de ses concurrents ne sest désenglué de ce présupposé en présentant un projet fort.. Quelle que soit létendue de sa rouerie, le président sortant conserve un rapport substantiel avec le minimum de valeurs démocratiques. En face de Chirac, cela suffit pour quil incarne le pas-nimporte-quoi contre le nimporte-quoi-virevoltant. Mais de là à nous faire croire que nous élisons le grand accoucheur dune France politiquement adulte et moderne, il y a une marge dont le succès 30 au premier tour des candidats de protestation souligne limportance.. Ceci porte à relativiser la petite euphorie néo-mitterrandienne qui bouillonne dans certains milieux dinitiés et de journalistes. Après moultes détours, Mitterrand et la France avec lui aurait reconnu dans le républicanisme le fonds solide de ses croyances ; nous serions enfin réalistes en économie et européens de conviction.. Mais tout ceci nest que berceuse ; la tontonmanie se développe sur fond de dépression politique.
Rencontre Mitterrand Chirac 1981
rencontre mitterrand chirac 1981